La question climatique dans la nouvelle France politique
L’impératif d’agir, mais un sentiment de résignation au vu de la situation politique
La question climatique apparait depuis plusieurs années comme un enjeu de préoccupation pour les Français comme pour les cadres, dont doit s’emparer le politique. L’opinion plaide pour un investissement massif de la question par le prochain gouvernement :
- Un sujet qui doit être important pour le prochain gouvernement pour 9 cadres sur 10 et même prioritaire pour 4 personnes sur 10.
- Du côté des Français dans leur ensemble, la question climatique doit être un sujet important pour le prochain gouvernement aux yeux de 8 Français sur 10, et prioritaire pour plus d’un quart d’entre eux.
Malgré ces attentes, l’expression manifeste d’un manque d’espoir pour l’avenir
- La nouvelle composition de l’Assemblée nationale serait plus une «mauvaise nouvelle» (pour 42 % des cadres) qu’une «bonne nouvelle» (pour 36 % d’entre eux). Surtout, une part importante des répondants (22 %) ne parviennent pas à se positionner.
- Un score de non-réponse encore plus élevé chez le grand public (33 %, + 11 points), signe de l’incertitude associée à la nouvelle composition du principal organe législatif. Dans ce contexte, les Français cèdent au pessimisme : 40 % d’entre eux considèrent que la nouvelle composition de l’Assemblée nationale est une «mauvaise nouvelle» pour la transition climatique, contre seulement 28 % pour qui il s’agit d’une bonne nouvelle.
Un climat d’opinion qui frappe par l’absence manifeste d’une association entre le score obtenu par le Nouveau Front populaire et l’enjeu climatique. Au contraire, les résultats de cette troisième édition du Baromètre des Transitions laissent entrevoir la crainte d’une paralysie parlementaire et d’un blocage politique, potentielles nuisances à la réussite de la transition climatique.
Si Les écologistes et le Parti socialiste sont perçues comme les premières forces politiques de confiance «pour réussir la transition climatique», La France insoumise et le Parti communiste pourraient tirer vers le bas la coalition des partis de gauche.
- Aux yeux de l’opinion, un niveau de confiance accordée aux différents mouvements politiques pour réussir la transition climatique très faible, qui ne dépasse pas 27 %. Surtout, un niveau de confiance qui chute à 17 et 16 % pour le Parti communiste français et La France insoumise. Seuls Les Ecologistes tirent profit de l’association de leur marque à l’enjeu (42%).
- Les cadres français dressent un constat équivalent mais plus contrasté: Les Ecologistes est la seule force politique qui recueille un taux de confiance qui passe la barre des 50 % (56%), devant le PS qui obtient un score de 41 %. LFI est loin derrière, seulement 23 % des personnes interrogées lui font confiance pour réussir la transition climatique.
- Contrairement aux vues du grand public, c’est le Rassemblement national qui suscite le plus de méfiance sur le sujet, chez les cadres, avec seulement 13% de confiance exprimée. Pour le grand public, le Rassemblement national apparait comme la troisième force politique citée, ex-aequo avec Les Républicains, devant Renaissance et Horizons.
Adrien Broche et François Miquet-Marty
Viavoice