Les idées de gauches auraient toujours un avenir
(sans être portées prioritairement aujourd’hui par le parti socialiste)
Certes, la gauche est toujours perçue comme divisée, puisque pour 55% des Français il existe bien « deux gauches irréconciliables ». Et 62 % d’entre eux continuent à penser que le clivage gauche-droite n’est plus pertinent et doit être dépassé, même si ce chiffre est en baisse depuis le premier tour de l’élection présidentielle (-4 points).
Pour autant, les résultats de notre sondage plaident pour une autre hypothèse que celle d’une fracture irrémédiable de la gauche, ou de sa disparition progressive du paysage politique :
- Les « idées de gauche » étant considérées par 57 % des Français comme « utiles au débat démocratique ».
- 46 % de la population pense par ailleurs que ces idées de gauche sont aujourd’hui insuffisamment présentes dans le débat public.
- Et pour 37 % des Français et 74 % des sympathisants de gauche, la gauche a vocation dans les années à venir à « se reconstruire et redevenir une force politique importante ».La gauche de demain sera prioritairement « éco-socialiste » selon ses sympathisants
Loin de l’orientation sociale-démocrate défendue prioritairement durant le quinquennat de François Hollande, les sympathisants de gauche souhaiteraient que la gauche de demain soit d’abord “écologiste” (pour 51 % d’entre eux) et “socialiste” (40 %).
À l’inverse, peu d’entre eux mettent comme priorité une orientation « pro-européenne » (21 %) ou « laïque » (17 %) alors même que ce sont les questions de laïcité et d’Europe qui fracturent le plus la gauche aujourd’hui.
La fin de l’hégémonie du PS à gauche ?
Finalement, plus que la gauche dans son ensemble, c’est bien davantage le Parti socialiste qui apparaît en difficulté : si 74 % des sympathisants de gauche pensent que la gauche en général redeviendra une force politique importante dans les années à venir, seuls 50 % déclarent la même chose pour le Parti socialiste. Et les ténors actuels du PS (Stéphane Le Foll, Najat Vallaud-Belkacem, Anne Hidalgo) n’apparaissent pas comme les personnalités incarnant le mieux l’avenir de la gauche, contrairement aux ex-candidats à l’élection présidentielle (et anciens socialistes) Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, très largement en tête auprès des sympathisants de gauche pour prendre, demain, le leadership à gauche.