Politique

Baromètre des décideurs. Viavoice – HEC – BFM Business. Mars 2024

Chômage, RSA, travail

De larges majorités en faveur des réformes

Après avoir atteint des niveaux historiquement bas ces dernières années les dernières tendances sont à une remontée sensible du taux de chômage en France, qui pâtit d’un ralentissement de l’activité économique. Alors qu’il continue de sonner la fin du «quoi qu’il en coûte» et de s’atteler à une réduction de la dette, en témoignent les récentes coupes budgétaires à hauteur de 10 milliards de dépenses publiques, le gouvernement entend placer dans le même temps l’année 2024 sous le signe du travail et de l’emploi.

Encore frappée par une crise du pouvoir d’achat qui pourrait s’affaisser en regard de la baisse de l’inflation, où en est l’opinion dans ce contexte ? Comment se positionne-t-elle sur les récents annonces de Gabriel Attal pourtant sur l’activité et l’emploi ? 

RSA, chômage et smicardisation : des enjeux qui résonnent dans l’opinion

Entrée en vigueur au 1er janvier 2024, la réforme du RSA a marqué un temps fort de l’année économique et sociale 2023 du gouvernement. Celle-ci conditionnait le versement du RSA à une contrepartie prenant la forme d’une obligation d’au moins 15 heures d’activité professionnelle par semaine. Progressive, sa mise en oeuvre avance et le Premier ministre Gabriel Attal a récemment annoncé sa généralisation sur tout le territoire français. 

Une démarche qui résonne dans l’opinion : 67 % des décideurs et 62 % des Français en général accueillent favorablement cette nouvelle, dont respectivement 40 % et 32 % y sont même «tout à fait favorables».

Autre chantier annoncé par l’exécutif pour faire baisser le chômage et s’acheminer vers le plein emploi : l’augmentation du contrôle des demandeurs d’emploi. Une philosophie d’action favorablement accueillie dans l’opinion : les ¾ des décideurs comme les ¾ des Français la jugent «importante» pour faire reculer le chômage et atteindre le plein emploi. C’est le caractère «prioritaire» de ce triplement annoncé des demandeurs d’emploi qui fait davantage débat, seuls 30 % des décideurs et 37 % des Français partageant cette urgence.

Enfin, le discours de politique générale de Gabriel Attal avait placé la notion de «smicardisation» et la lutte contre ce sentiment a priori partagé par les Français au coeur des annonces de son action à venir. Un constat qui divise une société française qui se reconnaît néanmoins à hauteur de 46 % dans ce constat. Près d’un Français sur deux se sent ainsi concerné par la «smicardisation» et seuls 22 % déclarent ne «pas du tout se sentir concernée». Souvent associée au sort des classes moyennes, l’idée de smicardisation résonne même jusque chez les décideurs : un tiers des cadres Français (32 %) s’identifie en effet au constat dressé par le Premier ministre. 

La thématique du déclassement a de beaux jours devant elle.

François Miquet-Marty et Adrien Broche, Viavoice

 

Par :
Adrien Broche
François Miquet-Marty
Publié le 02/03/2024

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