Politique

Le Baromètre des Décideurs – Novembre 2020

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Pour permettre la relance économique

Panser les diffractions en interne des entreprises

Le mois de novembre 2020 marque les un an de l’apparition du coronavirus dans nos vies et l’entrée de la France dans son second confinement. Le contexte est agité par les critiques virulentes sur la gestion de la crise et sur l’insuffisante habileté à trouver l’équilibre entre santé et préservation de l’activité économique.

Pour autant, les résultats du dernier baromètre des Décideurs Viavoice – HEC – Le Figaro – BFM Business nuancent le catastrophisme ambiant. Le moral des décideurs reste bas, et s’établit à -48, mais un plateau se dessine. Ainsi, le pic de l’effondrement est-il passé ? Et si oui, pour qui et à quelles conditions ?

I. Un effondrement des perspectives économiques qui marque le pas

Plusieurs indicateurs d’opinion révèlent une stabilisation de la chute vertigineuse des perspectives économiques enregistrée au mois de septembre :

– Concernant le niveau de vie, les résultats se stabilisent et montrent même un frémissement d’optimisme, 17 % des décideurs et des Français pensent que le niveau de vie en France va même s’améliorer (une augmentation respective de 3 et 4 points) ;

– Sur le front de l’emploi les anticipations restent catastrophiques mais la dégringolade est enfin stoppée. Décideurs et actifs se montrent optimistes sur la situation de leur propre entreprise : 66 % des décideurs et 59 % des actifs n’anticipent pas de suppression de postes dans leur entreprise dans les mois et les semaines qui viennent ;

– Même les opportunités professionnelles semblent rebondir puisque 17 % des décideurs (+ 1 point) et 19 % des actifs (+ 2 points) les jugent importantes pour eux-mêmes…

II. Mais une opinion divisée quant au redémarrage économique

Pour autant les perspectives économiques font encore état d’une réelle incertitude pour l’avenir. Français et décideurs ne prévoient aucun redémarrage rapide de l’économie française :

– Seuls 25 % des décideurs et 18 % des Français estiment qu’il n’y a pas de raison que l’économie ne reparte pas une fois les restrictions levées ;

– Le scénario d’une reprise lente est attendu par 35 % des décideurs et 30 % des Français, anticipant les difficultés pour les entreprises à revenir à un niveau de production d’avant crise ;

– Enfin, 35 % des décideurs et près de la moitié des Français (49 %) projettent quant à eux un scénario plus sombre et une faillite des petites entreprises qui empêcherait tout redémarrage imminent de l’économie.

L’opinion est donc tranchée entre ceux pour qui le temps des renouveaux se dessine lentement ayant foi en la créativité, la résilience des acteurs économiques et ceux qui perçoivent avant tout la réalité difficile notamment des petites entreprises dont la situation semble s’aggraver…

III. Climat social en entreprise : l’urgence du dialogue pour éviter les diffractions internes

Si l’impact de la crise sur l’économie est sans appel, celle sur la vie des entreprises ne peut être occultée, au contraire. Les perceptions quant au climat interne font là aussi état de divergences :

– 46 % des décideurs estiment que le climat dans leur entreprise évoluera positivement mais ils sont 47 % à penser le contraire ;

– Concrètement, 36 % pensent que l’entreprise a réussi à maintenir un lien de confiance avec les salariés mais 33 % considèrent, au contraire, qu’un fossé s’est créé entre les salariés et leurs managers durant cette période.

– Des constats partagés par l’ensemble des actifs et qui témoignent d’une réelle présence à l’esprit des diffractions possiblement à l’œuvre au sein des entreprises et que la crise a pu amplifier…

D’ailleurs concernant le télétravail un clivage assez net se dessine entre une majorité de cadres (54 %) qui juge favorablement le développement du télétravail et les actifs dans leur ensemble (43 %) qui conditionnent le développement de cette nouvelle organisation à un encadrement strict par des accords d’entreprise.

Face à ces constats, les efforts éventuels à fournir pour sauvegarder les emplois et l’activité des entreprises ne vont pas de soi pour tout le monde.

Seule la flexibilité du temps de travail apparaît comme envisageable à la fois pour 35 % des décideurs et 34 % des actifs.

Concernant les concessions financières, le niveau d’acceptabilité fait état d’un clivage assez clair :

– 51 % des actifs français considèrent qu’au regard de l’année difficile et des efforts fournis, une récompense financière devrait leur être attribuée et seuls 35 % y renonceraient si cette récompense devait mettre en difficulté leur entreprise ;

– A l’inverse, 42 % des décideurs souhaitent être récompensés à la fin de l’année mais surtout 49 % accepteraient de renoncer à cette prime ou augmentation dans l’immédiat si cela mettait en difficulté leur entreprise.

Ces diffractions peut-être déjà à l’œuvre, alliées à ces temps incertains, nous engagent donc à considérer avec autant d’importance les transformations qui s’opèrent à la fois à l’extérieur des entreprises qu’en interne des entreprises. Car seule la synergie des volontés permettra de donner foi à un réel espoir de redémarrage économique…

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Stewart Chau

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Lire l’intégralité de l’étude

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