“Vieillir en France en 2025”
Des inquiétudes qui obligent pour préparer demain
Alors que la campagne présidentielle vient de toucher à sa fin, que les Français de 60 ans et plus ont une fois encore enregistré un taux d’abstention bien moins important que chez les plus jeunes (20 % chez les 60-69 ans contre 41 % chez les 18-24 ans) et que la question de la réforme des retraites risque de réapparaitre dans le débat public, le baromètre France 2025 Viavoice – Generali – Radio Classique entend revenir sur les enjeux qui se poseront aux seniors de demain. Quels rapports les Français entretiennent-ils vis-à-vis de la vieillesse qu’ils anticipent ou qu’ils connaissent déjà ? Quelles sont les perspectives, les inquiétudes qu’ils cultivent ? Le moins que l’on puisse dire est que le sujet occupe une place de premier plan dans les anticipations de l’opinion et qu’il s’accompagne d’inquiétudes qu’il convient de ne pas sous-estimer.
Le vieillissement : une inquiétude diffuse dans l’opinion, qui exige information et accompagnement
Si trois quarts des Français expriment être préoccupés par le sujet du vieillissement, ce sujet est premièrement associé à des notions négatives :
- En effet, les Français expriment d’abord des sentiments négatifs lorsque l’on évoque l’idée d’avancer en âge : 37 % ressentent de l’inquiétude, 33 % de la résignation.
- Ils sont seulement un quart à se dire serein face à cet enjeu de la vieillesse.
Ces sentiments négatifs peuvent d’abord être associés à l’impression d’être « peu informés » sur le sujet, situation exprimée par 59 % d’entre eux. Le défi est ici d’ampleur : le niveau d’information ne progresse que de manière réduite entre 18 et 50 ans alors même que les 50-64 ans sont au croisement de ces « âges de la vie ». Les Français sont d’ailleurs une part équivalente à se sentir « peu accompagnés » dans le cadre de la préparation de son avancée en âge.
L’inquiétude voire la résignation exprimée peuvent par ailleurs être reliées aux projections des Français concernant la qualité de vie associée au grand âge :
- Pour eux, l’entrée dans la vieillesse se fait à un âge avancé : 67 ans en moyenne. Celui-ci correspond à quelques années près à celui de la retraite, or ils sont 77 % à affirmer que les personnes âgées auront travaillé plus longtemps en 2025 (dont 29 % qui le pensent « tout à fait ») .
- Ils sont aussi mitigés sur le fait de vivre en meilleure santé à l’avenir puisqu’un Français sur deux affirme qu’en France en 2025 on vivra plus longtemps, mais en moins bonne santé avec une moins bonne qualité de vie. Allongement de la vie ne rime pas avec allongement de la qualité de vie.
Ce que signifie « bien vieillir » pour les Français : une santé « économique » et « physique » pour une vie digne
Si le fait de vieillir constitue donc une réelle préoccupation pour les Français, l’enjeu du « bien vieillir » apparaît central. De fait, ils commencent à s’y intéresser à partir de 53 ans en moyenne et y associent une triple dimension :
- « Bien vieillir » revêt en priorité une dimension économique : pour 54 %, il s’agit de disposer d’une retraite et/ou de revenus suffisants. L’enjeu si central aujourd’hui du pouvoir d’achat ne concerne alors plus seulement les actifs mais continue de se poser après la vie professionnelle ;
- Il s’agit ensuite de rester en bonne santé (pour 48 %). Pour relever ce défi, prime aux acteurs professionnelles : les acteurs du « bien vieillir » qui inspirent le plus confiance sont les professionnels de santé (53 %) et les organismes de sécurité sociale. Les mutuelles sont étant également citées par plus de 20 % des Français.
- Enfin, bien vieillir c’est garantir son autonomie, elle constitue une priorité pour 44 % des répondants, et plus particulièrement par les 65 ans et plus (59 %).
De manière générale, une importance est donnée à la qualité de vie et au respect de la dignité des personnes âgées. Parmi les mesures garantissant le « bien vieillir » les plus citées, la question de l’autonomie et le maintien du lieu social entre les séniors et le reste de la société française apparaissent centraux : le fait de pouvoir choisir où vivre décemment (54 %), l’inclusion (43 %), ou encore le fait d’être plus entouré au quotidien (36 %) sont les axes plébiscités par l’opinion.
Face au vieillissement, le défi de la préparation
Enfin, face à l’enjeu d’une population vieillissante, la majorité des Français (67 %) pensent que leur pays est mal préparé. Pour y faire face, ils estiment notamment nécessaire d’améliorer la prévention de maladies (56 %), de valoriser la place des seniors dans la société (52 %), et favoriser l’intergénérationnel (49 %). Un double enjeu s’exprime donc : la prévention en matière de santé, la prévention en matière de lien social.
Les Français restent partagés sur le sujet de l’âge de départ à la retraite, un tiers jugeant qu’il faudrait travailler moins longtemps et abaisser cet âge, un quart qu’il faudrait allonger le temps de travail et prévoir un départ à la retraite à 65 ans, et enfin un autre quart qui souhaite que rien ne change par rapport au système actuel.
Ainsi, quand on parle de « bien vieillir » en 2025, il s’agit de répondre à une préoccupation importante des Français quant à leur avenir. Ils souhaitent avoir l’assurance d’une qualité de vie plus que d’une longévité, à la fois sur les plans économique, de la santé et de l’autonomie.