Des perspectives macro-économiques qui s’améliorent
Ce « sursaut » confirme un certain nombre d’améliorations macro-économiques : création d’emploi record en 2016, investissement des entreprises en progression, croissance également avec la révision à la hausse par l’INSEE de ses prévisions pour le premier trimestre (+0,3%) comme pour le second (+0,5%, soit autant que l’Allemagne ou l’ensemble de la zone euro).
Les cadres perçoivent bien ces améliorations dans leur environnement économique, puisqu’ils ne sont plus que 39 % à anticiper une hausse du chômage dans les mois qui viennent, en baisse de 5 points depuis février.
En termes de niveau de vie également, 17 % des cadres interrogés pensent que celui-ci s’améliorera d’ici un an, contre 43 % qu’il restera stationnaire et 37 % qu’il se dégradera. Des perceptions négatives qui sont minoritaires donc, et en baisse de 3 points en un mois.
Une campagne présidentielle qui inquiète beaucoup plus qu’elle ne crée d’espoir
Seule ombre au tableau peut-être face à ces améliorations : la campagne présidentielle.
Alors que celle-ci entre dans sa dernière phase avec la présentation de la liste officielle des candidats, elle inquiète paradoxalement de plus en plus les décideurs économiques :
Des sentiments majoritaires liés à un climat et un débat public jugés durement :
Des cadres eux-mêmes partagés entre libéralisme et politiques sociales…
Dans ce contexte, quelles solutions proposeraient les cadres eux-mêmes ?
En réalité, ceux-ci sont partagés sur la nature de la politique économique à mener comme sur le rythme des réformes.
D’une part, 58 % des cadres pensent que la France aurait besoin d’une politique économique « sociale et distributive », mais ils sont aussi 46 % à souhaiter une politique « libérale » : des attentes sans doute plus complémentaires qu’antagonistes, puisqu’elles ne s’opposent pas nécessairement.
Par ailleurs, une politique « favorisant le développement durable » est très largement souhaitée par 87 % des cadres interrogés.
En revanche, le protectionnisme est largement rejeté avec 59 % des cadres opposés à une politique économique protectionniste pour les années à venir.
… mais aussi sur l’ampleur des réformes à mener
Concernant le rythme et l’ampleur des réformes, l’opinion des cadres est plus divisée : alors que 47 % d’entre eux souhaitent « un changement profond, des réformes radicales », 44 % privilégient à l’inverse un « changement modéré, des réformes progressives et ciblées ». Enfin 6 % seulement privilégient la stabilité.
Au-delà des souhaits, c’est sans doute aussi la faisabilité des réformes qui est questionnée derrière ces résultats. Les difficultés de Donald Trump aux Etats-Unis à imposer ses décisions au Congrès comme aux institutions judiciaires montrent qu’il ne suffit pas au chef de l’Etat élu de proclamer une nouvelle politique pour que celle-ci soit appliquée.
Sans légitimité démocratique forte, sans majorité cohérente au Parlement, mais aussi sans crédibilité personnelle, toute politique ambitieuse, a fortiori économique, est difficile à mettre en place.
Une équation qui a sans doute son importance dans la perception de la campagne actuelle et de ses principaux candidats par les cadres français.