Baromètre des transitions, édition 6
Donald Trump, l’élection du grand recul ?
Sixième vague du baromètre Viavoice – HEC Paris pour Le Nouvel Obs, cette nouvelle livraison est la première de l’année 2025 et elle coïncide avec l’investiture de Donald Trump, réélu président des Etats Unis le 5 novembre 2024. Dans ce contexte, alors que ces dernièressemaines ont été marquées par une actualité climatique dramatique et une France polirique à la recherche de stabilité gouvernementale, comment l’opinion perçoit-elle la nouvelle donnepolitique aux Etats-Unis et ses impacts sociétaux et climatiques ?
L’élection de Donald Trump, mauvaise nouvelle pour la cause climatique
Selon l’organisation météorologique mondiale (OMM), l’année 2024 fut la plus chaude jamais enregistrée. Deux mois plus tôt, de terribles inondations ravageaient la province de Valence et à l’heure où cette étude d’opinion a été réalisée, la Californie continue d’être frappée par de très graves incendies. Autant d’indicateurs qui attestent de l’urgence que représente la question climatique. Pourtant, le regard de l’opinion reste ambivalent. Si l’affaire semble bien embarquée en valeur absolue, 73 % des Français et 81 % des cadres se disent en effet « inquiets » s’agissant du changement climatique, la place du climat dans les préoccupations des Français peine à faire sauter son plafond de verre. Alors que l’élection de Donald Trump en tant que président des Etats-Unis est perçue par 77 % des cadres et 68 % des Français comme une mauvaise nouvelle pour les objectifs climatiques européens, il apparaît plus que jamais indispensable de penser la victoire pour la cause climatique comme indissociable l’engagement des opinions publiques européennes.
Les opinions face aux libertés d’expressions
Les déclarations d’Elon Musk et, plus récemment, de Mark Zuckerberg ont fait l’effet d’une bombe dans l’espace médiatique. Ce qu’ils sous-tendent est en effet vertigineux : ce n’est rien de moins que l’enjeu de l’articulation d’une liberté d’expression inconditionnée avec l’exigence d’une information vérifiée et raisonnée qui est en jeu. Pourtant, si 70 % des cadres voient dans les récentes annonces de Mark Zuckerberg sur la politique de modération de Facebook le signe d’une « mauvaise nouvelle » pour la qualité du débat public, seuls 55 % des Français partagent le même avis. Un signal à ne pas sous-estimer.
Adrien Broche et François Miquet-Marty
Viavoice