Santé et interêt général

Les Français face à l’intelligence artificielle.

L’intelligence artificielle est sur toutes les lèvres. On imagine demain, travailler ou vivre avec des robots humanoïdes. Or en réalité, elle n’est – à l’heure actuelle – que la continuité de l’automatisation des métiers les plus précaires. En effet, de la révolution industrielle à la révolution numérique, toutes les technologies ont engendré la crainte de voir son emploi remplacé par des machines. Ainsi, derrière de nouvelles opportunités économiques, elle engendre surtout la crainte de la perte d’emploi pour les moins qualifiés.

L’intelligence artificielle est déjà présente dans notre quotidien. Sur nos smartphone avec la reconnaissance vocale, dans nos voitures pour calculer son itinéraire en temps réel, dans nos télévisions avec la recommandation de films en fonction de nos préférences.

Si l’on constate déjà les effets de « l’intelligence artificielle » dans nos vies, force est de constater que nous sommes encore loin des grandes inventions annoncées (dont l’existence de robots androïdes pouvant réfléchir indépendamment des hommes), qui relèvent pour le moment plus de la science-fiction que de la réalité.

Ainsi, pour 27 % des Français l’intelligence artificielle a effectivement des « répercussions majeurs aujourd’hui »[1]. Mais ils sont surtout 41 % à penser qu’elle « se développera surtout d’ici quelques années ». Certains l’imaginent à une échelle de dix ans (17 %), d’autres à une vingtaine d’année et plus (6 %). Et pour cause, nous sommes encore au balbutiement de l’intelligence artificielle. Si cette dernière réussit à réaliser des tâches répétées de manière automatique, elle nécessite encore la main de l’homme pour organiser sa réflexion.

Malgré une attractivité économique, des craintes pour l’emploi (surtout des plus fragiles)

Pour 23 % des Français, l’intelligence artificielle suscite de l’intérêt. En revanche, ils sont beaucoup plus nombreux à se dire inquiets (43%). En cause, sans doute les répercussions économiques. Car, avec son nom trompeur,  « l’intelligence artificielle » n’est en réalité que la continuité du phénomène d’automatisation des métiers manuels sous l’ère industrielle.

Ainsi, selon une étude du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) publiée en janvier 2017, moins de 10% des emplois ont « un indice d’automatisation élevé » et risques de disparaître. Les métiers manuels et peu qualifiés sont les plus exposés (tels que « les ouvriers non qualifiés de la manutention » ou les « ouvriers qualifiés des industries de process »).

Si pour 46% des Français, l’impact de l’intelligence artificielle sur la croissance sera positif ; pour 62 % des Français, l’intelligence artificielle aura des répercussions négatives sur l’emploi. Ce sont d’ailleurs les catégories populaires qui semblent les plus touchées. (Ils sont 41 % à penser qu’elle aura des répercussions négatives sur l’activité économique, et 67 % à le penser sur l’emploi).

Un nouveau dynamisme industriel, créateur de nouveaux emplois

Mais malgré ce tableau économique en demi-teinte, nombreuses sont les attentes envers l’intelligence artificielle. En majeur partie, les Français (à 46 %) pensent qu’elle aura des répercussions positives sur l’activité économique. Si elle fait disparaître des métiers « automatisables », elle pourra en faire émerger d’autres avec de nouvelles compétences, qu’il est encore impossible d’imaginer aujourd’hui.

Ce sont surtout les jeunes qu’il faudra former à de nouveaux métiers. Car aujourd’hui, 74 % des 18-24 ans pensent que l’intelligence artificielle aura des répercussions négatives sur l’emploi. Ainsi, si les métiers dits « pénibles » pourraient disparaître, d’autres plus axés sur les relations humaines pourraient émerger. Des postes avec des qualités d’empathie et d’accompagnement. Après tout, l’éthique, la morale, les valeurs, ne sont pas forcément mathématiques ou quantifiables par une machine.

[1] Résultat d’un sondage Viavoice portant sur l’Intelligence Artificielle, réalisée en ligne du 17 au 19 janvier 2018, auprès d’un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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