Portraits d’opinion : Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot
La course au leadership à gauche
Les potentiels candidats de la gauche face à la méfiance de l’opinion
Quelque soit la personnalité retenue, le constat est le même : la gauche peine à sortir la tête de l’eau. Anne Hidalgo recueille 21 % d’opinions positives, Jean-Luc Mélenchon 18 % quand Yannick Jadot ne dépasse pas les 17 %.
Si les deux premiers cas souffrent d’abord de taux de mauvaises opinions élevées, respectivement 61 % et 71 %, celui de Yannick Jadot est sensiblement différent, 43 % des Français ne se prononcent pas, marquant un déficit de notoriété implacable, en dépit d’une ambition à incarner le cœur de la nouvelle matrice à gauche.
Dès lors, pour la course à la présidentielle, prime à la notoriété : Anne Hidalgo apparaît comme la candidate la plus appréciée des sympathisants de gauche et la plus susceptible de plaire à ceux de la majorité présidentielle. Deux éléments restent problématiques pour la gauche et son ou sa candidate :
– L’incapacité à incarner la voie providentielle face à l’actuel locataire de l’Elysée : ni Anne Hidalgo (14 %), ni Jean-Luc Mélenchon (17 %) et encore moins Yannick Jadot (9 %) ne parviennent à convaincre les Français sur leur capacité à mieux gérer la situation…
– Une désirabilité présidentielle des potentiels candidats de gauche qui ne décolle pas : qu’il s’agisse d’Anne Hidalgo (12 %), de Jean-Luc Mélenchon (13 %) ou de Yannick Jadot (8 %), aucun des trois candidats n’apparaît présidentiable aux yeux de l’opinion.
Crédibilités : les enjeux socio-économiques en tête mais encore timides, le régalien en queue de peloton
Sans surprise, c’est d’abord sur les thématiques économiques et sociales que les trois personnalités de gauche testées s’avèrent crédibles :
– L’écologie (31 %), la protection sociale (24 %) et les inégalités sociales (22 %) pour Anne Hidalgo ;
– Les inégalités sociales (28 %), la protection sociale (26 %) et l’emploi pour Jean-Luc Mélenchon ;
– L’écologie (28 %), les inégalités sociales (16 %) et la protection sociale (15 %) pour Yannick Jadot ;
Un triptyque de crédibilité, se dessine donc pour les potentiels candidats de gauche, autour de l’écologie, de la protection sociale et des inégalités.
Ce triptyque de crédibilité sur des enjeux pourtant identifiées à gauche, demeure néanmoins timide, les scores ne dépassant pas les 31 %. A titre de comparaison, Marine Le Pen était créditée, en mars dernier (Baromètre politique Viavoice pour Libération), de 54 % et de 49 % de crédibilité sur ses sujets de prédilection (sécurité et immigration).
Un double enjeu s’exprime ainsi : convaincre plus encore sur les questions économiques et sociales et combler un retard considérable sur les enjeux régaliens (sécurité, justice).